L'esfinge

Man dins lo cèl aganti l'astre - Vol 2

Main dans le ciel j’empoigne l’astre est une oeuvre aujourd’hui éditée en trois volumes, qui rassemble les poèmes écrits entre les cimes de l’espérance amoureuse et les gouffres du désespoir contemplatif, entre 1998 et 1999.

Le volume 2, Le Sphinx, est un recueil inédit qui rassemble des poèmes écrits à la fin du XXème siècle, décrivant une confrontation initiatique au mal d’amour, d’amour pour une femme, la Lionne de l’Atlas, qui ne répondait plus rien, ni par l’accueil, ni par le rejet, à un service amoureux peut-être définitivement égaré dans le labyrinthe d’un siècle sans amour. En quatre temps intérieurs qui reconstituent un animal fantastique, le sphinx, monstre tétramorphique du Jugement dernier, tend ainsi, à la conscience écartelée, un miroir poétique, afin de lui faire découvrir les leçons d’un vertige sentimental et métaphysique absolument hallucinatoire. Car seule la brûlure permet de connaitre vraiment le feu.

Couverture de recueil de poèmes, Franc Bardòu
176 pages - ISBN n° 979-10-93692-31-9 - Prix de l'éditeur : 15€

Il est à noter que de ce volume est déjà établie une traduction inédite en catalan, signée de la main de l’auteur Manel Zabala.

L’œuvre d’art, intitulée « La dame et le cristal » qui illustre la couverture du présent volume est signée par la talentueuse Hélène Rejembeau.

Poèmes extraits du recueil

Chapitre 1

Le taureau blanc

Poème 13

« Regardez-les passer ! Eux, ce sont les sauvages.
Ils vont où leur désir le veut, par-dessus monts,
Et bois, et mers, et vents, et loin des esclavages.
L’air qu’ils boivent ferait éclater vos poumons. »

Jean Richepin
in Les oiseaux de passage

Servez un festin de voiles
pour m’enivrer d’horizons.
J’irai mourir de l’attendre
entre les bras du silence,
par delà les mers, les monts :
je crierai l’amour en vain
si elle n’en sait pas le nom.
Pourtant, je crierai l’amour
pour au moins me sentir être,
jusqu’à l’abandon sacré,
car ici même ou là-bas,
elle m’est Lionne, elle m’est reine,
ultime porte du ciel.

Chapitre 2

Le lion

Poème 6

« Elle a fait son devoir ! C’est à dire que oncque
Elle n’eut de souhait impossible, elle n’eut
Aucun rêve de lune, aucun désir de jonque
L’emportant sans rameurs sur un fleuve inconnu. »

Jean Richepin
in Les oiseaux de passage

— Entends-tu, voyageur,
la rumeur dans les arbres ?
— Un murmure infini,
comme un pont de lumière
enjambe mers et monts
par des portes d’azur…

— Entends-tu, voyageur,
la rumeur du ruisseau ?
— Son frisson, un instant,
m’a montré l’horizon
avant de le cacher
dans ma chair impatiente…

— Entends-tu, voyageur,
la rumeur des flots verts ?
— Ils ont lancé aux cieux
leurs perles écumantes
pour les charmer, peut-être,
mais déjà, le vent tombe…

— Entends-tu, voyageur,
— moi, je n’en suis pas sûre —
au bord de l’infini
la rumeur des grands fauves ?
— Ce n’est que leur cœur pur
qui rugit à l’amour…

— J’aurais cru que c’était
quelque obscure menace.
— L’amour qui brûle en toi,
voudrais-tu l’ignorer ?!
Mais c’est le gnou qui fuit
et le lion qui chasse !
Viens avec moi, viens vite
te fondre à la rumeur
des fauves azurés
qui chassent les nuages…

Chapitre 3

L’aigle de feu

Poème 5

« Oui, l’infini partout, partout l’éternel,
en haut, en bas, en nous-mêmes, au dehors.
en lui le tout, esprit, matière… »

Valeri Bernard
in La legenda d’Esclarmonda

Œil d’émeraude, plumes rouges,
je m’élevai dans l’azur vide.
Le ciel attendait mon envol…
Le vent soufflait une odeur de tourmente et de pluie électrique.
J’empoignai l’éclair dans mes griffes d’airain.
Le tonnerre flambait ; le ciel et la bourrasque régnaient partout.
Mais mon vol, néanmoins, fondit droit sur la proie.

Un bélier au poil d’or
qui courrait la tempête
reçut le grand éclair
à travers le poitrail.
Et le corps de ma proie
vibrait comme lumière
au milieu des éclairs !

La mer la plus terrestre écarquillait ses gouffres. Le serpent ténébreux à la langue de feu
essayait avec moi de tirer la victime,
mais le désir d’en haut fut, lui, le souverain.

Au cœur de ce déluge, je tirai vers le haut le monstre et le bélier, jusqu’au bord du soleil, éteignant dans l’élan les flammes et les vents pour poser mon trésor au pied de mon aigrette :

— Soit bien venu chez moi, aigle aimant, je t’attends sur ma terre de fleurs, à la source où elle boit…
Viens vite t’enivrer de mon sourire
et présenter offrande et cœur
puis ta demande.

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