Le jour

Dans ce nouveau recueil poétique, composé d’une soixantaine de sonnets libres, Franc Bardòu visite la symbolique du « Jour » comme qui découvre un très secret jardin d’amour, ensorcelé par la merci de la bien-aimée, en déroulant un fil hypnotique tressé un siècle plus tôt, avec un génie atlantique incontestable, par les paroles labyrinthiques et subtiles du grand Fernando Pessoa.

En trois tableaux diurnaux, symbolistes et métaphysiques sans roi, ce livre évoque l’amour dans la douleur de son attente et la douceur de se sentir attendu, douceur qui tant aiguise l’âme, mais aussi dans la volupté palpitante qui emporte tout avec elle dans le tourbillon spirituel de l’Être.

Le premier tableau, composé de 20 poèmes, intitulé « Aubes », évoque une attente qui enfin se sait n’être plus vaine, remplissant l’absence de l’être aimé de la présence d’une langue qui l’exprime. Et le verbe lui-même en devient volupté subtile… Riche de 20 autres poèmes, le tableau central, extatique, parle d’ivresse, de Joie vraie, et poser son titre au sommet du ciel : « Midis ». 

Couverture de recueil de poèmes, Franc Bardòu
132 pages - ISBN n° 979-10-93692-32-6 - Prix de l'éditeur 15€

Le contraste est puissant, entre les poèmes amoureux des recueils établis avant octobre 2010 et les chants lyriques tels que ceux du présent volume, datant d’après ce moment tangiblement sommital per l’auteur. Enfin, le tableau formé par les 20 derniers poèmes, qui s’intitule « Soirs », rend un hommage inconditionnel à la personne de la Dame aimée, 

selon la tradition des troubadours mais avec toujours, en arrière-plan, renforcées, certaines perspectives métaphysiques gnostiques, étrangères quant à elles à la tradition lyrique occitane médiévale, perspectives qui traversent en revanche toute l’œuvre de Franc Bardòu, du propos le plus lyrique amoureux jusqu’aux revendications les plus révoltées.

Poèmes extraits du recueil

Chapitre I

Aubes

« Je sais que je me suis réveillé, et que je dors encore. »

Fernando Pessoa (1888-1935)
« Madone des eaux dormantes… »
in Le livre de l’intranquillité

Poème I

Cette vie

Quelle est donc cette vie agrippée aux nuages
stupéfaits des cieux noirs, des froides giboulées,
où je goûte sans cesse à l’aube où tu adviens
sans pouvoir aussitôt t’étreindre en ma chaleur ?

Quelle est donc cette vie où j’ai le sentiment
de t’avoir tout le temps espérée, attendue,
connue mais autre part que dans ce triste hiver
qui n’en finit jamais de se fondre au printemps ?

Passant plaines et monts, par delà neige et glace,
quelle est donc cette vie sur le néant écrite
de l’absence de toi dans la nuit qui s’effondre ?

Qui peut être celui qui, jusqu’alors absent
à sa propre présence, enfin se pétrit d’air
à peine il sent ton souffle au seuil de ta splendeur ?

Chapitre II

Midis

« Je me penche sur ton visage blanc, au fond des eaux nocturnes de mon intranquillité, et je ne saurais jamais si tu es lune à mon ciel pour la susciter, ou bien étrange lune sous-marine pour, je ne sais comment, la simuler. »

Fernando Pessoa (1888-1935)
« Madone des eaux dormantes… »
in Le livre de l’intranquillité

Poème XVII

Anamnèse

Exilé dans le gouffre et le feu de ce temps
cruel et corrosif, buvant à la lumière
de l’astre dominant le jour de sa superbe,
comme qui veut savoir d’où il a chu ainsi,

contemplant le soleil, fruit mûr entre tes mains
célestes, généreuses, je ne peux pas savoir
si le bien qui m’en vient naît de ta noble grâce,
ou bien si elle jaillit de la source du bien.

Car dans l’éclat poignant de mon amour pour toi,
le jour mire le jour qui d’amour le contemple,
dans les cercles conjoints de mille prophéties,

entremêlant les cieux et leurs chorales d’anges
en une admiration reflétant, miroitants,
les souvenirs d’exils en une unique issue.

Chapitre III

Soirs

« J’ai élevé mon amour dans le silence de mon intranquillité… »

Fernando Pessoa (1888-1935)
« Madone des eaux dormantes… »
in Le livre de l’intranquillité

Poème I

Admiration

Avec l’or suave et tiède du soir, tu t’en reviens
dévêtue de lumière dans l’émerveillement
que j’ai, te contemplant. Tant je t’aime, j’entends
l’émois du ciel entier lorsque monte ta grâce.

Et mon admiration t’érige un grand palais
devant un océan inconnu, aux eaux chaudes,
écumant lourdement au vermeil du couchant
pour venir caresser tes pieds par courtoisie.

Mon corps que vient heurter cette houle sauvage
s’incline sur le seuil de ta noble demeure,
espérant ta merci pour ultime chanson.

Quand au balcon floral, tu apparais, vêtue
du miel blond du soleil tout amoureux de toi,
mes yeux sont pénétrés de célestes splendeurs.

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