Rouergue d'Amour

Si la dernière cour occitane médiévale qui accueillit les troubadours fut celle de Rodez, il n’en est pas moins vrai que l’auteur des mots et des images qui composent ce livre a trouvé l’amour d’une dame — de la Dame — dans cette même ville. Voici pourquoi, tout simplement, le Rouergue lui est indépassablement devenu terre d’Amour et de Poésie. Sur ce ton précis viennent donc ici se parler les pierres, les vallées, les monts et les grands cieux éperdus, dans un échange fécond entre le visible et l’invisible.

Mais comme toujours chez Franc Bardòu, le visible et le dicible deviennent rapidement les métaphores de ce qui est indicible et de ce qui est invisible. Quant à la joie, qui de l’amour provient et à l’amour retourne, elle vient se confronter à la détresse d’exister, d’être né, au sein d’un monde où l’amour ne peut sourdre que tel un miracle, comme apparaît la lumière dans les ténèbres, ultime consolation… Les lieux du pays de Rouergue voient passer l’amour comme passent les jours revenant après tant de nuits qui nous disaient perdus. Leur harmonie et leur candeur content tout l’émoi qu’est d’aimer, selon le gré des saisons qui s’y effleurent, qui s’y touchent et qui s’y conjuguent à la fin.

132 pages - ISBN 979-10-93692-52-4 - Prix de l'éditeur : 15€

Poèmes extraits du recueil

« Combien il en aura fallu de fermes démolies pour que se lève le Palais de l’orgueil et du mépris ? »

Max Roqueta
in Lemosin

VII

Ils entassent l’or et la pierre
pour en dresser des noms qui content majesté,
prestiges et clameurs juchées sur les nuages,
puis s’éteindre de vils présages.

Moi qui vais faible et nu, au causse,
alignant mots et chants au gré de la lumière,
je n’ai, pour te servir, que de simples paroles,
mais qui te font reine du ciel.

« il faisait dans la nuit
son lit d’attente
laine de sang
qui file ta
peau
»

Jaumes privat
in Talhs

XIV

Perchés sur le mur des honneurs,
ils me voient quand je passe, arqué d’humilité
sous le poids d’un dédain hautain mais si futile,
bien qu’aux espaces je chemine.

Mon dos tourné au grand portail
de leurs cénacles vains, je vais dans ta lumière
comme qui boit à l’aube au plein cœur de la nuit, bouleversé par tes étoiles.

« Nous verrons l’étoile rouge
sur le clocher de Rodez :
l’étoile de sang qui brûle
étendard d’un jeune peuple,
étendard de toute terre…»

Joan Bodon
in L’estèla roja

XLII

Plus idiot qu’un drapeau ? Mais qu’est-ce ?
Cette étoile éblouie qu’au sommet du clocher
je suspendrai ce soir pour éclairer ta nuit
sera mon pur Amour pour toi,

un amour sans pensée, sans chiffre,
qui ne sert à personne ni ne sert nul profit,
et qui ne fait rien croitre, ni nul compte de têtes,
mais te fait reine sur toute autre.

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